Au cours de sa semaine spéciale protéine, la chaîne de radio La Première parle dans son émission « CQFD » du 23 octobre 2018 de la toxine botulique, aussi appelée Botox.
Alors, d’où vient-elle ?
La biologiste Vivienne Baillie Gerritsen explique que cette protéine a été découverte suite à une intoxication à la saucisse. Pendant les guerres napoléoniennes, les intoxications alimentaires provoquaient de plus en plus de mort. Il s’est avéré que l’intoxication provenait des saucisses fumées. Le poison a donc pris le nom de « poison à saucisse ». D’ailleurs, le mot « Botulus » veut dire boyau, saucisse en latin.
Plus tard, c’est le médecin et poète Justinus Kerner qui soupçonne en premier le poison d’être d’origine biologique.
Mais la toxine botulique, c’est quoi ?
Le nom scientifique de ce poison/toxine est la neurotoxine botulique. C’est une protéine bactérienne. À la fin du 19ème siècle, un microbiologiste allemand a mis en avant le fait que les bactéries peuvent causer des maladies. Un de ses élèves a par la suite identifié la bactérie. Il a ensuite été possible de la purifier, puis de la cristalliser dans les années 40. Le processus de purification constitue à broyer la bactérie pour en extraire uniquement la protéine. La cristallisation quant à elle permet de déchiffrer la structure 3D d’une protéine. Une fois la structure 3D définie, on peut comprendre sa fonction.
Les différentes fonctions de la toxine botulique
La neurotoxine botulique, également appelée Botox, a pour fonction principale de paralyser les muscles. Elle agit ainsi en empêchant la transmission du signal nerveux d’un neurone à une cellule musculaire. La neurotoxine botulique est un dimère, ce qui veut dire qu’elle est faite de chaînes. On l’éjecte dans l’organisme et elle voyage ensuite par le sang. Elle reconnait les synapses (surfaces des neurones) mais peut également reconnaître un récepteur et rentrer dans les neurones. Elle empêche les neurotransmetteurs spécifiques à l’excitation musculaire de quitter le neurone et résulte ainsi à la paralysie du muscle.
Guerre
C’est avant tout pendant les guerres que les scientifiques ont imaginé exploiter la toxine botulique. Le Botox peut être utilisé en arme biologique grâce à son pouvoir de paralysie. En effet, 1 gramme de toxine botulique peut tuer 1 million de personnes en les paralysant.
Médical
On utilise la toxine botulique pour soigner certaines pathologies, notamment les anomalies musculaires comme les spasmes. Ses caractéristiques permettent de détendre les muscles. Tremblement des yeux, strabisme, torticolis et même hyperhidrose peuvent être soignées grâce à la toxine botulique. En effet, le Botox en dose infime paralyse les glandes sudoripares et lutte ainsi contre la transpiration excessive.
Rajeunissement
La découverte des bienfaits de la toxine botulique pour le rajeunissement a été faite par hasard. En voulant soigner un tremblement des yeux, un médecin a injecté de la toxine botulique à proximité de ces derniers. Il a ensuite constaté que les rides disparaissaient. Cette découverte a été un grand saut dans la chirurgie esthétique.
Mais alors, la toxine botulique, c’est bien ou mal ?
Comme expliqué plus haut, le Botox peut être bénéfique si on l’utilise à très petite dose. Il est fréquent dans la biologie qu’une chose peut tuer mais qu’elle soit bénéfique en infime dose. Par exemple avec la ricine, protéine provenant de l’huile de ricin : elle est utilisée pour guérir le cancer. Elle aborde cependant le même statut de « poison » lorsqu’elle est utilisée en grande quantité, tout comme la toxine botulique.
Le Docteur Perrenoud, dermatologue de renom, pratique ces injections de Botox en toute sécurité dans son cabinet.
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L’équipe Laseris
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