Amavita magazine, hiver 2010
Par le Docteur Daniel Perrenoud, spécialiste FMH en dermatologie et vénérologie (Lausanne)
Depuis plus de vingt ans, les interventions esthétiques évoluent vers toujours plus de naturel et de préservation de l’individualité des traits. Les consommateurs des soins esthétiques sont régulièrement plus nombreux. Ils sont pressés par leurs contraintes sociales et professionnelles, attirées par l’innocuité et la disponibilité croissantes des techniques non invasives. Aujourd’hui, la demande n’est pas tant la recherche de la jeunesse et de la beauté éternelle. C’est plutôt celle d’une retouche des traits vers une apparence plaisante, non stéréotypée.
Aujourd’hui, la plupart des chirurgiens-plasticiens abandonnent les techniques chirurgicales lourdes, qui modifient de manière spectaculaire et subite l’apparence. Malgré cela, le souvenir des visages à la peau tendue sur les os des premiers liftings a marqué les esprits. Cette image caricaturale et disharmonieuse d’une simili-jeunesse du visage contrastait avec l’aspect du décolleté et des mains. Cette pratique conduit encore aujourd’hui les patients à préciser ce qu’ils ne souhaitent pas. En revanche, ils énumèrent également leurs désirs d’amélioration et de préservation d’une apparence plaisante.
Évolution permanente
Pour faire valoir le caractère peu agressif de leurs techniques, les chirurgiens esthétiques utilisent le terme « soft-lifting ». Depuis cinquante ans déjà, il désigne diverses procédures peu invasives. Ces procédures ont évolué au fil du temps. Dans les années 60, le Docteur René Guillemain, un chirurgien français, a ainsi contribué au développement du Soft-Lift. Encore appelé Curl-Lift, cette technique de rajeunissement du visage vise à insérer un fil de soutien sous la peau. Le fil est ensuite suturé dans les parties hautes du visage, afin de réduire l’affaissement des tissus. Destinée à des affaissements minimes, la technique ne s’est pas imposée, car les fils glissaient et le résultat ne tenait pas.
Dans les années 90, le Docteur Michel Pfulg, qui a fondé Laclinic à Territet-sur-Montreux, a contribué au développement de la technique du soft-lifting à proprement parler : une forme de lifting cervico-facial classique comportant des incisions de la peau et un décollement des tissus moins étendu et moins agressif que ce qui se pratiquait jusqu’alors. Si cette technique est toujours employée, le lifting cervico-facial plus étendu semble avoir retrouvé la faveur de certains chirurgiens. La raison ? Une moins bonne tenue dans le temps des approches minimales. Les techniques ont cependant évolué vers une moindre agressivité pour les tissus et l’association de divers procédés pour un résultat plus naturel.
De nombreux chirurgiens combinent aujourd’hui les implants de graisse autologue — prélevée sur le patient lui-même, centrifugée et filtrée — avec les liftings étendus ou localisés du visage pour en restaurer de manière harmonieuse les contours. À l’inverse, les amas de graisse disgracieux peuvent être retirés par liposuccion. L’ensemble des techniques d’intervention sur la graisse sous-cutanée, retrait et ajout, se dénomme souvent liposculpture ou lipofilling.
Relâchement de la peau
À l’époque où l’obésité devient un problème de santé mondial, l’ajout de graisse dans un but esthétique peut paraître risible. De fait, le vieillissement des traits du visage n’est pas la seule conséquence d’un relâchement de la peau. Il résulte tout autant d’une perte de volume des structures de soutien sous-jacentes, comme les os, les muscles et la graisse sous-cutanée. Afin d’obtenir des résultats naturels, qui procurent avant tout une bonne mine, la restitution des volumes et des contours occupe aujourd’hui une place centrale dans le rajeunissement du visage. Les greffes de graisse autologue nécessitent en général une anesthésie générale ou une sédation profonde et l’asepsie d’une salle d’opération. C’est pourquoi on recourt de plus en plus souvent aux gels d’acide hyaluronique. Étant un constituant principal des couches profondes de la peau, inerte et parfaitement toléré, il a la capacité de lier l’eau et donc d’hydrater fortement la peau.
Le soft-lifting dermatologique
Cette technique récente est pratiquée de manière ambulatoire et sous anesthésie locale, sans recourir à la chirurgie. Elle permet de reconstituer les contours et les volumes du visage, d’estomper les rides et d’adoucir les traits. Le Docteur Bernard Hertzog a inventé à Paris une innovation technologique majeure; les microcanules mousses (à bout arrondi) et souples. Elles permettent d’injecter des gels d’acide hyaluronique de densité variable, de manière homogène et subtile, dans les différentes couches de la peau. On obtient alors une sorte de matelassage subtil des creux et des à-plats du visage. En agissant là ou les rides se sont lentement constitué au fil du temps, on donne une apparence rajeunie très naturelle, immédiatement perceptible.
Le fait de remplacer les aiguilles classiques par des microcanules non tranchantes rend la procédure confortable et très peu risquée. En effet, celles-ci ne peuvent perforer les vaisseaux et glissent à leur contact. La fréquence des hématomes est ainsi très faible. L’utilisation de gels d’acide hyaluronique mélangés à un anesthésique local rend l’intervention presque indolore. Elle peut également être avantageusement associée à des injections préalables de toxine botulique, afin de relâcher les muscles responsables de la formation des rides. Le soft-lifting dermatologique a toutefois ses limites. Il ne peut corriger un relâchement cutané très important, doit être répété environ une fois par année, du moins initialement, et son coût est élevé.
On peut toutefois conclure de l’orientation de la demande que l’avenir des procédures esthétiques est clairement au développement et à l’intégration toujours plus grande des techniques peu invasives, au « skin fitness » et aux procédures « soft ».
Source: Amavita magazine
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